Par Souad Annabi Hajjam

Ce matin, lors d’une discussion avec un de mes amis et confrères, nous échangions autour de nos projets professionnels de la rentrée. Je l’écoute longtemps me parler des nouveaux challenges à relever. Nous débattons alors des outils à déployer et des nouveaux dispositifs à
proposer afin de répondre au mieux aux besoins de nos clients.
J’apprécie particulièrement ces brainstorming qui me permettent littéralement de me secouer les méninges et provoquent en moi une forte stimulation intellectuelle qui impacte positivement mon énergie et mon humeur pour plusieurs jours.
Pendant cette même discussion, une question me prend de court et l’échange qui s’en suit me surprend. Mon Ami  » Et toi tu en es où? », Moi « Je pense que je lève un peu le pied » (C’est une expression que j’utilise souvent quand je sens que je ne suis pas « à fond » sur mon travail). Mon ami « C’est à dire? ». Moi « Je continue mes missions et projets mais je consacre aussi du temps à ma famille et plus particulièrement à mes enfants qui ont besoin de ma présence ». C’est alors que mon ami me répond « Tu veux dire que tu as le pied à fond sur l’accélérateur mais que tes priorités actuelles se partagent entre tes différents rôles y compris celui de mère ».
Je pense que cette réponse m’a soudainement permis de lever une grande frustration qui doit être celle de plusieurs mères qui sont tiraillées entre le travail et la famille. Il n’y a pas de choix à faire ni de décision à prendre (travail ou famille), on joue des différentes
pédales (accélérateur, frein et embrayage) pour conduire de la manière la plus sûre possible notre carrière. Il n y’a pas de trajet idéal ni de conduite exemplaire à partir du moment où nous restons lucides aux commandes. De toutes manières, la conduite en état de… »d’inconscience » est fortement déconseillée.
A partir d’aujourd’hui, j’ai décidé d’apprécier chaque trajet et de ne pas me laisser parasiter par l’envie obsessionnelle d’atteindre ma destination. Tôt ou tard, ma bonne étoile m’y emmènera.